C’est en 1931, à Grenoble, terre sculptée par la nature de montagnes à perte de vue, que naquit Marie-Josèphe Bourron. Marie-Jo, comme elle aimait se faire appeler, se marie à 15 ans. Mère de deux enfants, elle ne découvre la sculpture que tardivement. Par l’intermédiaire de son ami François Soubeyran (un des « Frères Jacques », également potier), elle découvre la terre. Très vite intéressée par la matière, elle s’inscrit en 1967 à l’École de la Ville de Paris afin d’étudier la sculpture et le dessin.
Admise en candidate libre dans l’atelier d’Étienne-Martin, elle entre aux Beaux-Arts de Paris en 1972. Elle a 41 ans. Elle y apprend le modelage, la taille de la pierre et le travail du métal. Très vite repérée, elle expose en 1974 au salon des artistes indépendants de la ville de Paris. Marie-Jo cumule les récompenses, les expositions internationales, Allemagne, États-Unis, France… (voir liste dans le dossier).
Ses premiers thèmes de prédilection sont le portrait et le nu. Ils feront une incursion vers la musique sous l’influence de son compagnon, Sacha Chimkevitch le « peintre du Jazz ». C’est pourtant toujours le corps vivant, notamment celui de la femme, qu’elle privilégiera, en le transformant même en sirène, idéalisation mythologique de la sensualité féminine.
De nombreuses fois primée, l’artiste grenobloise reçoit la médaille d’argent de la ville de Paris en 1972. En 1979, c’est la mention honorable aux artistes français qui lui est décernée. Celui-ci est suivi de premiers prix de sculpture dans divers salons entre 1985 et 1991 : ceux de Marine, Gisors, Soisy, Châtellerault, Vittel ou encore de Trouville. En 1989, elle est récompensée au prix de la sculpture de Washington où son succès est conséquent.
Forte de son succès, Marie-Jo Bourron remporte différentes commandes. Elle réalise ainsi pour la ville de Paris cinq sculptures monumentales pour la tour Montparnasse en plâtre et en béton (aujourd’hui disparues) et pour l’hôtel Méridien un buste de Lionel Hampton, célèbre Jazzman.
Elle sculpte aussi pour les villes de Penne-d’Agenais, de Charenton, ainsi que dans le cadre du festival de Jazz du TBB de Boulogne-sur-Seine pour lequel elle réalise une sculpture en bronze qui sera sur l’affiche officielle. Pour répondre à la commande d’une société parisienne, elle livre une sculpture monumentale en bronze à l’effigie du Baron Haussmann qui est encore exposée au siège de la société.
Les dates
1931 Naissance de Marie-Josèphe Bourron à Grenoble (38), de Jean Bourron et d’Odette née Rivier
1947 Mariage avec Pierre Giudicelli
1948 Naissance de Myriam à Grenoble
1949 Naissance de Bernard à Grenoble
1964 À 33 ans, la famille emménage à Paris
1969 Commence à suivre des cours de modelage, en cours du soir.
1972-1978 Élève libre aux Beaux-Arts, cours d’Etienne-Martin (modelage), Cardot (pierre), Perrin (métal).
1978 Continue les cours du soir, sculpte portraits et décorations funéraires
1980 À 49 ans, Rencontre le peintre Sacha Chimkevitch, « peintre du Jazz »
1981 Installe son atelier au 133 rue de Sèvres, dans un ancien dépôt.
1988 Installe un grand atelier à Barjols (Var), 200 m2 d’usine, pour y faire des grandes sculptures et se rapprocher de Carrare (Italie) où elle travaille souvent. À partir de cette période, elle passera 6 mois à Paris, 6 mois à Barjols.
1996 Rencontre avec la galerie « Terre des Arts » à Paris. Terre des Arts expose ses sculptures et organise régulièrement une exposition personnelle Marie-Jo Bourron avec 24 pièces inédites, marbre et bronze. Dix expositions sont organisées, respectivement en 1996, 1997, 1998, 1999, 2000, 2002, 2004, 2006, 2008, 2010.
Décès en 2012
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